JEAN-PIERRE SOISSON
Ma 5e République
Un film de Eric Le Seney (2018 - 52 minutes)
LE PITCH
Le film en quelques lignes
Les premières minutes du film
Dans les rues d’Auxerre, dites Soisson et vous aurez une histoire. Ici, tout le monde connaît un Soisson. Cela fait trois générations que la famille fournit des célébrités locales…. Jean-Pierre est le plus connu d’entre tous. Il a servi sous 5 présidents et a participé à 8 gouvernements, été ministre de Chirac et Barre sous Giscard d’Estaing mais aussi de Rocard et Bérégovoy sous Mitterrand qu’il a très souvent reçu en Bourgogne. Il a été élu 10 fois député en 44 ans et a été maire de la ville pendant 28 ans…
Jean-Pierre Soisson, c’est un «Homo politicus», un témoin privilégié de la politique française au plus haut niveau pendant 50 ans.
Opportuniste ? Il s’en défend, avançant les idées du centre, celles de Paul Bert, autre député d’Auxerre dont il a signé une biographie. Pour Jean-Pierre Soisson, cet « homme de Gambetta » a incarné l’idéal républicain. Comme nombre de chefs républicains de la IIIème République, il était animé par la certitude d’être capable de transformer la société, de travailler à l’apaisement des esprits, de supprimer les causes de discorde. Il a été, avec Jules Ferry, l’un des principaux acteurs de la séparation de l’église et de l’école.
À Paris, interview de Jean-Pierre Raffarin.
Dans la bibliothèque de l'Assemblée Nationale
Au fil de la 5ème République, de la guerre d’Algérie (où il s’illustre à la tête d’une Harka) au vieil Auxerre qu’il fait réhabiliter par des architectes, de l’Assemblée Nationale aux coteaux fruités d’Irancy, du «grand Charles» à l’aube du XXIème siècle, des palais parisiens au terroir bourguignon, la vie de Jean-Pierre Soisson est à la fois épique et inimaginable. Elle trouve peut-être sa cohérence dans le credo qui la sous-tend. Durant toute sa carrière, menée au centre droit de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, place 189, il dit avoir voulu « faire travailler ensemble des femmes et des hommes d’horizons différents »… Une idée qui a fait son chemin depuis.
Ce film retrace un destin d’homme d’Etat, le replace dans l’Histoire et sort du cadre pour extrapoler sur les grandes questions de la politique. Le commentaire en voix-off, les archives choisies et les témoins privilégiés interpellent Jean-Pierre Soisson sur les thèmes qu’inspirent son parcours comme, par exemple, la guerre à 20 ans, la loyauté en politique, la part des idées et des réalités, l’ambition personnelle, la stratégie au service de la cité ou la nature de ce centre qui dépasse le centrisme comme en témoigne le succès d’Emmanuel Macron en 2017 qui proposait une alternative à l’alternance.
L'ambiance des tournages, de l'AJA à l'Assemblée Nationale.
Avant-première France 3 Bourgogne Franche-Comté.
Enregistrement du commentaire en voix-off et mixage des pistes sonores dans les studios de France 3 Lille.
Tournage avec Guy Roux dans la salle des trophées de l'AJA
au stade de l'Abbé Deschamps
INTENTIONS DE L'AUTEUR
Pourquoi avoir écrit ce film...
Que retient-on des hommes politiques ? Leurs noms. Beaucoup plus que leurs idées ou leurs actions. Parmi ceux dont on se souvient le plus, immanquablement, émergent les patronymes que l’on a scandé, dans la rue, étant étudiant. « Soisson… Démission ! » Le bruit criard des porte-voix résonne encore à mes oreilles… C’était en 1977. Je préparais le Certificat d’Aptitude au Professorat d’Education Physique. Le Ministre Soisson réfléchissait à l’idée qu’il n’y ait aucun poste d’attribué pour la session de 1978. Aucun poste après quatre ans d’études supérieures. Il y avait de quoi aller crier sur les avenues… S’il était passé par Caen, j’aurais pu, comme nombre de « profs de gyms », lui lancer quelques oeufs… Cela lui aurait valu (il le raconte avec humour), d’aller enfiler le costume de rechange que tenait à disposition son chauffeur pour lui permettre de discourir, décemment vêtu, sur les vertus du sport. Je n’ai pas lancé d’oeufs mais le nom de Soisson m’est resté en tête. ...Près de 40 ans plus tard, quand on me propose de travailler à un portrait du « vieux lion » d’Auxerre, j’ai de lui une vision moins réductrice. J'ai pu, entre-temps, mesurer à quel point la politique de haut niveau nécessite d’avoir le caractère bien trempé pour affronter les tensions d’un univers réellement impitoyable. Dans ce contexte, qu’un politicien réussisse à participer à 8 gouvernements en étant réélu 9 fois député, cela donne pour le moins envie de l’interroger sur son parcours. C’est comme cela que je suis passé de Soisson Démission à Soisson… émission ! Avec le sentiment d’avoir à faire un film nécessaire et pour mission de trouver, tant sur le fond que sur la forme, une réponse à l’équation : comment accompagner et transmettre au mieux le témoignage d’un homme politique sans verser dans le panégyrique ou la polémique rétrograde. Comment trouver la hauteur nécessaire et la juste distance, dans l’esprit des grands documentaristes qui se sont essayés à relater et décoder la politique. On pense à Raymond Depardon filmant Giscard « en temps réel » dans son « 1974 : une partie de campagne ». Ou bien au plus récent « De Gaulle, la fin d’un règne » de Jean-Michel Djian. Lors de notre premier rendez-vous, nous avons définitivement clos l’histoire des oeufs. La rencontre et le dialogue, rien de tel pour se faire une idée de la vraie nature d’une personnalité. Jean-Pierre Soisson est conforme à sa réputation : chaleureux, cultivé, courtois et malicieux… A mon arrivée, il y a 12 ans, dans ce coin de Bourgogne qui entoure Auxerre, j’ai apprécié d’emblée sa grande popularité. Avec Guy Roux, mythique entraîneur de l’Association de la Jeunesse Auxerroise (AJA), il compose un duo que les auxerrois appellent les deux consuls. La plupart des bourguignons rendent hommage à cet épicurien capable de parler littérature avec Mitterrand, de négocier les accords du GATT, de jouer au scrabble avec Anne-Aymone Giscard d’Estaing, de s’intéresser au thème astral de Charles le Téméraire ou de chanter des chansons à boire à Saint-Bris-le-Vineux. Dans son appartement de la rue Elzévir, à deux pas de la place des Vosges, un verre d’Irancy rouge à la main, j’ai compris que l’on ne pouvait pas juste résumer cet homme-là à un simple « Soisson Démission ! ». Il fallait entendre son discours, mettre son parcours en perspective, lui demander comment il a pu louvoyer, pendant 40 ans, entre deux blocs politiques en guerre en gardant le cap au centre, jusqu’à devenir un symbole de l’ouverture. En sirotant le sang des vignes de l’auxerrois, je me suis rapidement convaincu que son témoignage devenait aujourd’hui quasi « historique ». Interroger sa mémoire, c’était revisiter celle de la 5ème République, proposer un chemin pour transmettre une part de vérité aux générations plus jeunes, se servir des « petites histoires » de Jean-Pierre Soisson pour raconter la grande Histoire. Ce soir-là il m’a offert son livre « Hors des sentiers battus / Chronique d’une vie politique ». Charge à moi de le dévorer. J’y ai revécu un demi-siècle des événements politiques qui ont accompagné ma propre vie… En refermant cet ouvrage, j’ai su que j’avais un nouveau film à écrire et à réaliser. Un autre rendez-vous avec un chemin de vie à croiser, à comprendre, à révéler. Les coïncidences ne manquent pas pour le confirmer. Au début du parcours de Jean-Pierre Soisson, il y a la guerre d’Algérie, une clé que j’ai déjà croisé pour tenter de décoder ceux qui ont été lancé dans cette horreur à 20 ans, au début des années 60. Mon père d’abord qui a fait ses premières armes d’architecte du côté de Tlemcen, oeuvrant dans le génie militaire avant de devenir académicien. Et puis mon meilleur ami, photographe de mode célèbre que j’ai persuadé de raconter, dans un film, son retour d’Algérie où, après avoir pris pendant deux ans des clichés de cadavres en noir et blanc, il choisit de ne plus photographier que la beauté en couleur et en bikinis, sur fond de barrière de corail. Comme moi, Jean-Pierre Soisson évolue entre Bourgogne et Paris, un chemin que je connais bien, celui des flotteurs de bois sur l'Yonne et la Seine, sujets de mon film « Trains de bois pour Paris ». Il connait, à la fois, les Hôtels ministériels de la rue de Varenne et les péniches du canal du nivernais que j’ai filmé pour la série « Pourquoi chercher plus loin ? ». Il fait dialoguer le terrain et les lois, les décrets et les hommes. Il s’inscrit entre deux mondes, en essayant de les faire travailler ensemble. Une piste médiane qui ressemble à un certain sens du centre et mérite d’être explorée, en particulier à l’heure de la percée d’un certain… Emmanuel Macron. Entre Auxerre que j’apprends à connaître et Paris que je connais bien, ce film c’est une nouvelle rencontre programmée en terre de Bourgogne. Ce rendez-vous avec Jean-Pierre Soisson ressemble à celui que j'ai eu avec la mémoire d'Alain Colas il y a quelques années pour le film « Alain Colas rêves d’océan ». Curieusement, ils ont tous les deux été élèves du lycée Jacques Amyot d’Auxerre… "Jacam" pour les intimes. Eric Le Seney
Que retient-on des hommes politiques ? Leurs noms. Beaucoup plus que leurs idées ou leurs actions. Parmi ceux dont on se souvient le plus, immanquablement, émergent les patronymes que l’on a scandé, dans la rue, étant étudiant. « Soisson… Démission ! » Le bruit criard des porte-voix résonne encore à mes oreilles… C’était en 1977. Je préparais le Certificat d’Aptitude au Professorat d’Education Physique. Le Ministre Soisson réfléchissait à l’idée qu’il n’y ait aucun poste d’attribué pour la session de 1978. Aucun poste après quatre ans d’études supérieures. Il y avait de quoi aller crier sur les avenues… S’il était passé par Caen, j’aurais pu, comme nombre de « profs de gyms », lui lancer quelques oeufs… Cela lui aurait valu (il le raconte avec humour), d’aller enfiler le costume de rechange que tenait à disposition son chauffeur pour lui permettre de discourir, décemment vêtu, sur les vertus du sport. Je n’ai pas lancé d’oeufs mais le nom de Soisson m’est resté en tête. ...Près de 40 ans plus tard, quand on me propose de travailler à un portrait du « vieux lion » d’Auxerre, j’ai de lui une vision moins réductrice. J'ai pu, entre-temps, mesurer à quel point la politique de haut niveau nécessite d’avoir le caractère bien trempé pour affronter les tensions d’un univers réellement impitoyable. Dans ce contexte, qu’un politicien réussisse à participer à 8 gouvernements en étant réélu 9 fois député, cela donne pour le moins envie de l’interroger sur son parcours. C’est comme cela que je suis passé de Soisson Démission à Soisson… émission ! Avec le sentiment d’avoir à faire un film nécessaire et pour mission de trouver, tant sur le fond que sur la forme, une réponse à l’équation : comment accompagner et transmettre au mieux le témoignage d’un homme politique sans verser dans le panégyrique ou la polémique rétrograde. Comment trouver la hauteur nécessaire et la juste distance, dans l’esprit des grands documentaristes qui se sont essayés à relater et décoder la politique. On pense à Raymond Depardon filmant Giscard « en temps réel » dans son « 1974 : une partie de campagne ». Ou bien au plus récent « De Gaulle, la fin d’un règne » de Jean-Michel Djian. Lors de notre premier rendez-vous, nous avons définitivement clos l’histoire des oeufs. La rencontre et le dialogue, rien de tel pour se faire une idée de la vraie nature d’une personnalité. Jean-Pierre Soisson est conforme à sa réputation : chaleureux, cultivé, courtois et malicieux… A mon arrivée, il y a 12 ans, dans ce coin de Bourgogne qui entoure Auxerre, j’ai apprécié d’emblée sa grande popularité. Avec Guy Roux, mythique entraîneur de l’Association de la Jeunesse Auxerroise (AJA), il compose un duo que les auxerrois appellent les deux consuls. La plupart des bourguignons rendent hommage à cet épicurien capable de parler littérature avec Mitterrand, de négocier les accords du GATT, de jouer au scrabble avec Anne-Aymone Giscard d’Estaing, de s’intéresser au thème astral de Charles le Téméraire ou de chanter des chansons à boire à Saint-Bris-le-Vineux. Dans son appartement de la rue Elzévir, à deux pas de la place des Vosges, un verre d’Irancy rouge à la main, j’ai compris que l’on ne pouvait pas juste résumer cet homme-là à un simple « Soisson Démission ! ». Il fallait entendre son discours, mettre son parcours en perspective, lui demander comment il a pu louvoyer, pendant 40 ans, entre deux blocs politiques en guerre en gardant le cap au centre, jusqu’à devenir un symbole de l’ouverture. En sirotant le sang des vignes de l’auxerrois, je me suis rapidement convaincu que son témoignage devenait aujourd’hui quasi « historique ». Interroger sa mémoire, c’était revisiter celle de la 5ème République, proposer un chemin pour transmettre une part de vérité aux générations plus jeunes, se servir des « petites histoires » de Jean-Pierre Soisson pour raconter la grande Histoire. Ce soir-là il m’a offert son livre « Hors des sentiers battus / Chronique d’une vie politique ». Charge à moi de le dévorer. J’y ai revécu un demi-siècle des événements politiques qui ont accompagné ma propre vie… En refermant cet ouvrage, j’ai su que j’avais un nouveau film à écrire et à réaliser. Un autre rendez-vous avec un chemin de vie à croiser, à comprendre, à révéler. Les coïncidences ne manquent pas pour le confirmer. Au début du parcours de Jean-Pierre Soisson, il y a la guerre d’Algérie, une clé que j’ai déjà croisé pour tenter de décoder ceux qui ont été lancé dans cette horreur à 20 ans, au début des années 60. Mon père d’abord qui a fait ses premières armes d’architecte du côté de Tlemcen, oeuvrant dans le génie militaire avant de devenir académicien. Et puis mon meilleur ami, photographe de mode célèbre que j’ai persuadé de raconter, dans un film, son retour d’Algérie où, après avoir pris pendant deux ans des clichés de cadavres en noir et blanc, il choisit de ne plus photographier que la beauté en couleur et en bikinis, sur fond de barrière de corail. Comme moi, Jean-Pierre Soisson évolue entre Bourgogne et Paris, un chemin que je connais bien, celui des flotteurs de bois sur l'Yonne et la Seine, sujets de mon film « Trains de bois pour Paris ». Il connait, à la fois, les Hôtels ministériels de la rue de Varenne et les péniches du canal du nivernais que j’ai filmé pour la série « Pourquoi chercher plus loin ? ». Il fait dialoguer le terrain et les lois, les décrets et les hommes. Il s’inscrit entre deux mondes, en essayant de les faire travailler ensemble. Une piste médiane qui ressemble à un certain sens du centre et mérite d’être explorée, en particulier à l’heure de la percée d’un certain… Emmanuel Macron. Entre Auxerre que j’apprends à connaître et Paris que je connais bien, ce film c’est une nouvelle rencontre programmée en terre de Bourgogne. Ce rendez-vous avec Jean-Pierre Soisson ressemble à celui que j'ai eu avec la mémoire d'Alain Colas il y a quelques années pour le film « Alain Colas rêves d’océan ». Curieusement, ils ont tous les deux été élèves du lycée Jacques Amyot d’Auxerre… "Jacam" pour les intimes. Eric Le Seney
Tournage au restaurant Le Rendez-Vous
avec Serge et Claire Saunier.
Tournage avec notre ami Alain Geoffroy (RIP) qui nous emmène à la Cabane à Soisson.
LES INTERVENANTS
Qu'ils soient proches de Jean-Pierre Soisson, journalistes ou hommes politiques, ces grands témoins amènent, au fil de la narration, leurs réflexions sur les thèmes associés aux séquences, aident aussi à cerner l'homme, à comprendre le contexte. Le journaliste politique Alain Duhamel a été l'animateur d'émissions cultes comme "A armes égales" ou "L'heure de vérité" et de débats célèbres : Giscard d'Estaing / Mitterrand en 1974 ou Chirac / Jospin en 1995. Pascal Perrineau, politologue, professeur à Sciences Po est un habitué des plateaux de télévision. Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier Ministre a accompagné l'évolution du centrisme, des jeunes giscardiens où il avait Jean-Pierre Soisson pour patron jusqu'à aujourd'hui. Guy Roux, entraîneur de l'AJ Auxerre aux temps glorieux a été son compagnon d'enfance au patronage Saint-Joseph. Guillaume Larrivé, député de l'Yonne à l'époque et ancien suppléant de Jean-Pierre Soisson évoque la "transmission" d'un territoire. Témoignage aussi de Marc Meneau, regretté Chef étoilé qui accueillait régulièrement Jean-Pierre Soisson et François Mitterrand à sa table de L'Espérance à Saint-Père-sous-Vézelay.
Projection à l'Assemblée nationale à l'initiative du député de l'Yonne de l'époque, Guillaume Larrivé.
LE CHOIX DE LA BOURGOGNE
Texte destiné à convaincre les délivreurs d'aides régionales de soutenir le film (ce qui n'a pas été le cas...)
À vouloir expliquer les liens qui unissent Jean-Pierre Soisson et la Bourgogne, on pourrait se perdre facilement dans des évidences. Ces deux-là ne sont pas liés, ils sont reliés. Jean-Pierre Soisson est un enfant de la Bourgogne, sa Région, c’est sa seconde mère… Senghor et Pompidou ne s’y trompaient pas en l’encourageant à se présenter à Auxerre. L’enfant de la Puisaye et de l’Auxerrois a d’abord tout fait pour plaire à sa « terre-mère » et ensuite, une fois choisi par elle, pour se mettre à son service et faire la promotion de toutes ses richesses, en particulier côté oenologie et gastronomie… A juste titre ! ... Quand Jean-Pierre Soisson chante à tue-tête « Et je suis fier d’être bourguignon ! » ce n’est pas une façade. Il aime à rire, à boire et à le chanter et il est vraiment fier d’être de son terroir. Il l’a prouvé en devenant un ambassadeur aussi réputé que Guy Roux de sa ville et de sa Région. On pourrait rétorquer que la Région s’est agrandie et qu’il n’a que peu à voir avec la Franche-Comté. Réponse de l’intéressé : elle n'a jamais eu de réalité géographique, elle fut une construction politique, différente d’âge en âge. Pour elle, l’histoire a effacé la géographie. A l’origine, les Burgondes sont des envahisseurs germaniques d’origine scandinave. Puis, au IX ème siècle le traité de Verdun entre les petits-fils de Charlemagne coupe la Bourgogne en deux. Lothaire prend la Franche-Comté, Charles le Chauve, la Bourgogne, une terre de chair et de sang, pionnière de l’Europe. Les Valois (Philippe le Hardi, Charles le Téméraire) qui n’eurent pas le pouvoir à Paris, allèrent conquérir, vers le Nord, la Belgique et les Pays-Bas. Ils voulaient créer un état le long du Rhin, de la Flandre à la Suisse, une sorte d’union européenne avant l’heure ». Une idée qui a inspiré JPS dans sa volonté de tisser des relations fortes avec l’Europe du Rhin. « A Mayence, en septembre 2002, je reçois, avec le président de la Rhénanie, le prix « Adenauer-De Gaulle » qui célèbre quarante ans de partenariat et préfigure l’Europe des régions, complémentaire de l’Europe des nations ». En politique, Jean-Pierre Soisson se nourrit de la Bourgogne pour alimenter Paris et réciproquement. Il expérimente en province avant de proposer à la capitale. Il connaît les évolutions nationales et les met en oeuvre au niveau local. Ses luttes pour la Présidence de la Région Bourgogne illustrent bien cette double compétence. Même chose lorsqu’il devient, à Auxerre et en Bourgogne, alors qu’il est dans l’opposition, l’acteur de la décentralisation de Gaston Defferre en particulier sur l’emploi, l’avenir des jeunes et la formation professionnelle. Et puis il a concrètement participé à la mise en place d’outils en faveur du développement régional : opération Coeur de villages, conférence des 4 départements, création d’Arsys Bourgogne, restauration du patrimoine, etc… assumé des mandats à une époque où l’on ne se posait pas la question de leur cumul. Son parcours est remarquable en terme de quantité de victoires électorales et par la diversité des postes brigués et conquis. Il a occupé les postes de maire, de député, de secrétaire d’état, de ministre et a été amené à fréquenter le Sénat, Matignon et l’Elysée.… Il a travaillé à la Cour des comptes, été élu président de la Région Bourgogne et a joué, dans l’Yonne et à Auxerre, un rôle au niveau départemental et intercommunal. En clair, il a assumé pratiquement tous les niveaux de responsabilités et de pouvoir, de l’échelle nationale jusqu’au plan local. Ses expériences successives des strates politiques lui confèrent une expertise qu’il est quasi nécessaire d’écouter à une époque où l’on s’interroge sur le fameux millefeuille territorial. Et puis Jean-Pierre Soisson, au temps où il était son ministre, a reçu François Mitterrand pendant plusieurs années dès lors (et c’était fréquent) que celui-ci avait envie de revenir sur ses terres d’élections et de prédilection, le Morvan et la Bourgogne. « Mitterrand était un séducteur, explique-t-il, j’ai été fasciné par cet homme-là. Il avait le don de vous entraîner dans son raisonnement. J’ai des souvenirs de lui à table. Il mangeait comme un paysan. Très lentement. Bouchée après bouchée. Pareil pour le vin. Il buvait comme s'il tenait un calice. Avec une conversation étonnante d'intelligence et de culture. » Son témoignage sur sa relation avec le Président de la République élu de la Nièvre, c’est déjà un hymne à la Bourgogne. D’ailleurs ils ne s’y trompaient pas, ils ne parlaient que très rarement de politique. Mais beaucoup de littérature. Ce qui n’empêche pas Jean-Pierre Soisson de penser, comme il l’a écrit au sujet de Nicolas Sarkozy que quelque part : « Il faut être fou pour vouloir être président de la République et asservir une vie entière à cette ambition ».
À vouloir expliquer les liens qui unissent Jean-Pierre Soisson et la Bourgogne, on pourrait se perdre facilement dans des évidences. Ces deux-là ne sont pas liés, ils sont reliés. Jean-Pierre Soisson est un enfant de la Bourgogne, sa Région, c’est sa seconde mère… Senghor et Pompidou ne s’y trompaient pas en l’encourageant à se présenter à Auxerre. L’enfant de la Puisaye et de l’Auxerrois a d’abord tout fait pour plaire à sa « terre-mère » et ensuite, une fois choisi par elle, pour se mettre à son service et faire la promotion de toutes ses richesses, en particulier côté oenologie et gastronomie… A juste titre ! ... Quand Jean-Pierre Soisson chante à tue-tête « Et je suis fier d’être bourguignon ! » ce n’est pas une façade. Il aime à rire, à boire et à le chanter et il est vraiment fier d’être de son terroir. Il l’a prouvé en devenant un ambassadeur aussi réputé que Guy Roux de sa ville et de sa Région. On pourrait rétorquer que la Région s’est agrandie et qu’il n’a que peu à voir avec la Franche-Comté. Réponse de l’intéressé : elle n'a jamais eu de réalité géographique, elle fut une construction politique, différente d’âge en âge. Pour elle, l’histoire a effacé la géographie. A l’origine, les Burgondes sont des envahisseurs germaniques d’origine scandinave. Puis, au IX ème siècle le traité de Verdun entre les petits-fils de Charlemagne coupe la Bourgogne en deux. Lothaire prend la Franche-Comté, Charles le Chauve, la Bourgogne, une terre de chair et de sang, pionnière de l’Europe. Les Valois (Philippe le Hardi, Charles le Téméraire) qui n’eurent pas le pouvoir à Paris, allèrent conquérir, vers le Nord, la Belgique et les Pays-Bas. Ils voulaient créer un état le long du Rhin, de la Flandre à la Suisse, une sorte d’union européenne avant l’heure ». Une idée qui a inspiré JPS dans sa volonté de tisser des relations fortes avec l’Europe du Rhin. « A Mayence, en septembre 2002, je reçois, avec le président de la Rhénanie, le prix « Adenauer-De Gaulle » qui célèbre quarante ans de partenariat et préfigure l’Europe des régions, complémentaire de l’Europe des nations ». En politique, Jean-Pierre Soisson se nourrit de la Bourgogne pour alimenter Paris et réciproquement. Il expérimente en province avant de proposer à la capitale. Il connaît les évolutions nationales et les met en oeuvre au niveau local. Ses luttes pour la Présidence de la Région Bourgogne illustrent bien cette double compétence. Même chose lorsqu’il devient, à Auxerre et en Bourgogne, alors qu’il est dans l’opposition, l’acteur de la décentralisation de Gaston Defferre en particulier sur l’emploi, l’avenir des jeunes et la formation professionnelle. Et puis il a concrètement participé à la mise en place d’outils en faveur du développement régional : opération Coeur de villages, conférence des 4 départements, création d’Arsys Bourgogne, restauration du patrimoine, etc… assumé des mandats à une époque où l’on ne se posait pas la question de leur cumul. Son parcours est remarquable en terme de quantité de victoires électorales et par la diversité des postes brigués et conquis. Il a occupé les postes de maire, de député, de secrétaire d’état, de ministre et a été amené à fréquenter le Sénat, Matignon et l’Elysée.… Il a travaillé à la Cour des comptes, été élu président de la Région Bourgogne et a joué, dans l’Yonne et à Auxerre, un rôle au niveau départemental et intercommunal. En clair, il a assumé pratiquement tous les niveaux de responsabilités et de pouvoir, de l’échelle nationale jusqu’au plan local. Ses expériences successives des strates politiques lui confèrent une expertise qu’il est quasi nécessaire d’écouter à une époque où l’on s’interroge sur le fameux millefeuille territorial. Et puis Jean-Pierre Soisson, au temps où il était son ministre, a reçu François Mitterrand pendant plusieurs années dès lors (et c’était fréquent) que celui-ci avait envie de revenir sur ses terres d’élections et de prédilection, le Morvan et la Bourgogne. « Mitterrand était un séducteur, explique-t-il, j’ai été fasciné par cet homme-là. Il avait le don de vous entraîner dans son raisonnement. J’ai des souvenirs de lui à table. Il mangeait comme un paysan. Très lentement. Bouchée après bouchée. Pareil pour le vin. Il buvait comme s'il tenait un calice. Avec une conversation étonnante d'intelligence et de culture. » Son témoignage sur sa relation avec le Président de la République élu de la Nièvre, c’est déjà un hymne à la Bourgogne. D’ailleurs ils ne s’y trompaient pas, ils ne parlaient que très rarement de politique. Mais beaucoup de littérature. Ce qui n’empêche pas Jean-Pierre Soisson de penser, comme il l’a écrit au sujet de Nicolas Sarkozy que quelque part : « Il faut être fou pour vouloir être président de la République et asservir une vie entière à cette ambition ».
Etalonnage des images dans les studios de France 3 Lille.
Un instant de détente entre JPS et ELS
dans la Bibliothèque de l'Assemblée Nationale (2017).
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Toutes les images (photos et vidéos) et les textes du site www.auxerreandco ont été écrits et/ou réalisés par Eric Le Seney et/ou Stéphanie Wulle.
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